Fumeurs : les nouveaux pestiférés
Faut-il vraiment interdire tous les bars tabac aux fumeurs?
« Bonne année ! » Tu parles ! Nous, les accros du tabac, on sera là, au mieux sous un auvent, au pire, sous la pluie, dans le froid, à vouloir en griller une et une autre pour fêter dignement une joyeuse nouvelle année.
Peu importe l’heure. Depuis ce matin, 1e janvier 2008, il est interdit de fumer dans tous les lieux publics, sans exception, même dans les bars tabac. On est treize, serrés les uns contre les autres et on a un sourire jaune, pas seulement à cause de la nicotine. Et on tousse un peu, pas seulement à cause de la nicotine.
Bientôt, on toussera davantage à cause de ces séjours répétés sous la pluie.
Dans le bar ils sont deux. Chacun à une table. Des non-fumeurs. Ils ont de la place et ils respirent un air sain. Ils sont gentils, ils ne nous ont pas demandé d’aller fumer ailleurs. Non, non. On est sorti comme des grands, des citoyens responsables qui payent beaucoup de taxes. On respecte la loi.
Dans le bar ils sont deux. Chacun à une table. Des non-fumeurs. Ils ont de la place et ils respirent un air sain. Ils sont gentils, ils ne nous ont pas demandé d’aller fumer ailleurs. Non, non. On est sorti comme des grands, des citoyens responsables qui payent beaucoup de taxes. On respecte la loi.
Les récalcitrants
On a arrosé cette loi et la nouvelle année. Chacun a payé sa tournée. Il faut en profiter tant qu’il reste encore des bars tabac ouverts. Le patron est inquiet. Doublement. Quand il a vu qu’on achetait tous une cartouche avant de rentrer à la maison, il a compris qu’il ne nous reverrait plus si souvent dans son bar. Finis la clope et le p’tit noir.
Il nous a complimenté d’avoir été « civiques » , de ne pas avoir fumé dans la salle. « J’espère que tous les autres fumeurs seront comme vous. Que vais-je faire s’il arrive un groupe de clients récalcitrants ? ». Bonne année !
La crécelle
Ah ! La honte nous a submergés dans la rue quand nous avons entendu : « Vite, vite, les enfants, mettez-vous à l’abri dans la maison, y’a un groupe de fumeurs qui passe ! ». Demain nous achèterons tous des crécelles, vous savez, ce truc en bois qui tourne, qui fait du bruit et qu’utilisaient lépreux quand ils s’approchaient d’un village.
Note au lecteur
Penhars infos qui a déjà évoqué cet été le risque de fracture sociale due au tabac ne veut pas faire l’apologie de l’herbe à Nicot. Il sait les ravages qu’elle provoque. « Le tabac tue », on a compris. Alors, pourquoi est-il en vente ? Pourquoi ne traîne-t-on pas l’Etat en justice pour le commerce d’un produit mortifère ?