Bibliothèque : l’atelier de lecture nous manque
Pour le départ de Messaouda, les enfants du quartier avaient réalisé un album de leurs dessins. (Archives ARC)
En mars dernier, Messaouda partait en retraite. Elle était l’animatrice de l’atelier de lecture à la bibliothèque de Penhars. Depuis, l’atelier est fermé.
Pendant douze ans, Messaouda a accueilli des centaines d’enfants, d’ados et d’adultes du quartier. Toute la journée, le mercredi et le samedi, après l’école, les autres jours. Un sourire et une bise à chacun.
Son atelier d’apprentissage et de soutien à la lecture disposait de trois ordinateurs. Dans ces ordinateurs étaient installés les logiciels ELMO et ELSA avec des niveaux adaptés à chaque usager, qu’il soit en CM2, conduit par l’association Kan ar Mor, ou lecteur assidu du journal « Le Monde ». Des séries d’exercices qui faisaient progresser tous les lecteurs. Dans l’apprentissage de la lecture, dans l’acquisition du vocabulaire, dans la vitesse de lecture. Un vrai « trésor » qui pourrait rendre encore beaucoup de services.
Raconter sa journée
Grâce à la personnalité même de Messaouda, c’était un lieu où l’on venait se confier. De nombreuses mères de famille d’origine maghrébine passaient pour parler d’un peu de tout, des jeunes en recherche d’emploi venaient y rédiger leurs CV, des collégiens s’installaient pour faire leurs devoirs tout en racontant leur journée de classe. Messaouda les secouait parfois, les remettait « sur les rails ». Grâce à elle, plusieurs ont pu éviter le redoublement. Oui, cet atelier de lecture nous manque.