Visages de Kermoysan : Odile
Odile Kerdranvat
Tout le monde connaît Odile à Penhars ! Beaucoup lui font la bise, même les ados, garçons et filles, qu'elle croise dans la " Maison", la MPT de Penhars dont elle était présidente jusqu'à la semaine dernière.
À 83 ans, Odile n'est pas mécontente du tout que quelqu'un ait accepté de la remplacer à ce poste bénévole lourd de responsabilités. Mais les responsabilités et les engagements ont jalonné sa vie. Et, à la MPT, elle continue son activité " alphabétisation - cours de français ".
Elle est née dans une ferme en bigoudénie. La famille s'installe à Penhars en 1929, dans le quartier populaire et industriel alors de la rue de Pont-L'Abbé. L'école, le patro de l'Étoile... et le travail, à 16 ans, au cadastre, où elle restera jusqu'à ses 25 ans. Son engagement dans la JOC, jeunesse ouvrière chrétienne, va donner une autre dimension à sa vie. " Oui, dit-elle, la JOC l'a beaucoup marquée". " Elle nous apprenait à regarder autour de nous, à découvrir que chaque personne avait une valeur. J'ai toujours cette phrase en tête : " Un jeune travailleur vaut tout l'or du monde ".
Puis elle commence à chantonner : " Sois fier ouvrier...." . Émotion. À 25 ans, en 1953, Odile accepte d'aller s'occuper de la JOC en Afrique du Nord. Ce sera le Maroc, une permanence à Casablanca pour la formation de jeunes, puis l'Algérie où elle sera coordinatrice de la JOC pour l'Afrique du Nord.
Bibliothécaire
Son contrat terminé, la voici de nouveau au Maroc, bibliothécaire au Centre de documentation de Casablanca, de 1958 à 1978. " Une formation sur le tas ", reconnaît-elle, qui sera concrétisée par un concours passé ... à Versailles. En 1978, elle se fixe à Quimper, à Kermoysan. Elle travaille un moment à la MPT d'Ergué-Armel puis, en 1981, elle est engagée à la bibliothèque annexe de Penhars qui va s'installer rue de Kergestin (aujourd'hui, local de la CLCV). Jusqu'à sa retraite, en 1989.
Engagée, Odile ? Oui ! Toujours et tout le temps. Dans le syndicalisme, dans le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, dans la pastorale des Migrants, et pour son quartier. Elle est au conseil d'administration de la MPT depuis 1998 et en a assuré la présidence de 2005 à mardi dernier. Pour son quartier, encore, grâce à l'association " Mémoire de Penhars " créée par Jean-Pierre Le Bihan et malheureusement dissoute en décembre 2010 (cliquez ici).
Se sentir ensemble
Les meilleurs souvenirs d'Odile ? D'abord, l'hospitalité marocaine. Elle en parle souvent et entretient encore des relations avec des amis de longue date. Puis, l'inauguration de la MPT/Terrain Blanc, malgré les crises. " Tu sais, André, même dans les pires difficultés, il y a toujours eu du monde au C.A. de la MPT. Se sentir ensemble dans le quartier a toujours été un encouragement ".