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Publié par Penhars infos

 Le premier rassemblement des conseils de quartier à Quimper.



Le 28 mars dernier, dans son article « Démocratie locale : le lancement des conseils de quartier » Penhars Infos vous faisait part de sa confiance, voire de son enthousiasme, après la réunion de présentation.

 

L’assistance était très diversifiée et chacun avait pu dire ce qu’il pensait. Les gens de la base aussi bien que les responsables de structures ou que les politiques. Chacun avait su écouter. Une vraie réunion démocratique.

 

Depuis, ces conseils de quartier ont été formés et leur premier rassemblement a eu lieu samedi matin, salle du Chapeau rouge. Penhars Infos y est passé.

 

Je vous suggère d’abord d’écouter le discours d’introduction, parfois surprenant, de Martine Petit, adjointe au maire chargée de la participation à la vie démocratique. Vous le trouverez sur le site de " Kemper l'écologie à gauche ".

 

La charte
Chaque participant a reçu le « Petit guide à l’usage des membres des conseils de quartier ». (dans un porte-documents bleu portant le logo de la ville de Quimper). Ce guide s’ouvre sur la charte des conseils de quartier de Quimper, adoptée par le conseil municipal et que devront respecter les nouveaux conseillers.

 

A la lecture des premières lignes du préambule, on comprend( ?) ou on devine vite que c’est du sérieux. « La démocratie, ce n’est pas un modèle figé dans le temps et dans l’espace, c’est plutôt un mouvement, une aspiration collective à atteindre un idéal des valeurs fondatrices ». Je vous l’avais dit : un sujet de philo au bac.

 

Quelques lignes plus loin : « D’un système de démocratie directe, telle la démocratie athénienne, aux gouvernements représentatifs mis en place par les révolutions américaines et françaises, la participation prend plus ou moins de place ». Hou ! hou !, les abstentionnistes. Quant aux démocrates athéniens, parlons-en ! Quand les citoyens allaient discuter, les esclaves faisaient le travail à leur place, à la maison, dans les champs ou dans les mines.

 

Participation
Deux phrases encore, pour terminer. « Le quartier, espace de proximité et de solidarité, peut devenir, à travers les Conseils de quartier, un espace d’approfondissement de la démocratie ». (qui, on se rappelle, n’est pas figée dans l’espace). … «…les conseils de quartier assurent une place majeure à la participation d’habitants issus de la plus large diversité ». Etc. C’est beau comme une dictée ! Et ça sent la grand’messe de rite tridentin.

 

Tout ça pour dire que les gens vont pouvoir dire  ce qu’ils ont à dire . It’s a good idea, isn’it ? Ouais, à condition que les classes « populaires et laborieuses » soient parties prenantes. Vous vous rappelez, les esclaves athéniens. Et là, il y a un os. « Hic jacet lepus ». (Oh l’intello !). La chasse aux voix, non, aux candidats n’a pas été fructueuse. Décevante même.

 

Aucun jeune
On prévoyait une cinquantaine de membres dans chacun des quatre conseils de quartier. Il n’y aura qu’entre 30 (centre-ville) et 35 (Penhars). 448 habitants ont été tirés au sort sur les listes électorales et contactés par courrier. 60 réponses seulement  dont 37 positives. Dans chaque conseil, on réservait trois places pour les jeunes de 16 à 18 ans. Il n’y en a aucun. On réservait trois sièges pour des ressortissants d’un pays non membre de l’Union européenne. Il n’y en a aucun.

 

On ne peut pas forcer les gens, c’est vrai. Mais on n’a pas réussi à leur donner l’envie de s'exprimer sur l'évolution de leur quartier, de la ville. Ou ils n’ont pas eu confiance. Résultat, le conseil n’est pas le représentant  sociologique, ethnique, culturel, générationnel d'un quartier. Il n’est pas « populaire ».


Les associations  

Prenons celui de Penhars. 35 membres. 9 habitants tirés au sort, 9 habitants volontaires et 17 représentants d’associations (MPT, maison de quartier, CLCV, les Abeilles, ARPAQ…). On peut penser que parmi les 18 « habitants », plusieurs font déjà partie d’une association. Que les membres de ce conseil se rencontrent dans diverses réunions, qu’ils croisent parfois des élus, qu’ils s’expriment régulièrement… Un doublon avec d’autres instances « démocratiques »? Quelle solution, alors ?

 

Pour finir, vraiment, une dernière phrase tirée du préambule : « La démocratie…est l’acceptation d ‘une perpétuelle remise en question, la nécessité « d’associer à part égale chaque citoyen dans l’expression, l’analyse et la délibération de ses contradictions », comme le souligne Paul Ricoeur ». Est-ce que ces mots-là vous donnent envie de venir dire ce que vous avez envie de dire pour faire " avancer " votre quartier ?


 

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R
Il est à noté que Penhars-Infos a dû s'absenter de cette réunion pour suivre la manifestation interprofessionnelle. Il a donc raté la partie la plus intéressante de ce rassemblement qui a été l'échange par petits groupes, entre les nouveaux membres de ces conseils de quartier afin de voir ce qui nous interrogeait et ensuite Penhars-Infos a raté aussi la restitution de ces questions. Penhars-Infos n'a donc vu que la partie magistrale et institutionnelle et pas la partie la plus importante de cette matinée qui a montré que les gens avaient envie de travailler ensemble et qu'ils n'étaient pas tous de vieux briscards des associations quimpéroises. A vouloir couvrir tout quelque fois on rate l'essentielMais je sais très bien que la critique est aisée et le reportage difficile
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P
<br /> Penhars Infos ne remet en cause ni l'idée d'un conseil de quartier ni "l'envie de travailler ensemble " de ses membres. Il se demandait si ce conseil, tel qu'il est formé, était bien représentatif<br /> de la diversité du quartier et il s'interrogeait sur la façon de donner envie aux " gens de la base " d'être volontaires pour participer à ces conseils.<br /> <br /> <br />
M
Pour virer la gauche, of course !
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B
des élections? en 2014? mais pour quoi faire?
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M
En fait, c'est de la fumée ce truc ! Encore une instance qui va coûter de l'argent au contribuable, pour des résultats sans doute proche du néant.Par temps de crise économique, c'est pas très malin.A l'image de la gauche française (Pas d'idées, pas de programmes, déconnectée du quotidien des citoyens, mais beaucoup de communication pour masquer le reste).Finalement, c'est la gauche caviar qui dirige la ville. Vivement les prochaines municipales en 2014 !
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R
Eh oui, c'est bien vrai et bien triste.Je salue les efforts de la municipalité pour mettre ces conseils en oeuvre - c'est un sacré boulot!Mais le tort, à mon avis, est multiple. D'abord, la communication est orientée vers un public qui y croit encore. Or, on sait bien que la majorité n'y croit plus. Pour communiquer avec ceux qui n'y croient plus, bonjour... Ca veut dire sortir de ses habitudes, de son mode de pensée, de sa culture... pour rejoindre l'autre. S'incarner, en quelque sorte. Bon courage!Ensuite, il y a quand-même une volonté d'en référer surtout aux personnes "représentatives". Et on retombe dans la fameuse démocratie hypocrite qui a pour but de refiler à d'autres le boulot qu'on pourrait faire nous-même, transformant les militants de la démocratie locale en experts politiques. Décalage, forcément.Enfin, et là je rejoins le constat de (presque) tous, n'oublions pas que notre culture aujourd'hui est très individualiste. Si une personne est déjà investie dans une association (et il y en a quand-même beaucoup), ou bien dans des activités (notamment de loisirs, et il y en a aussi beaucoup), s'investir en plus dans une participation démocratique de quartier rajoute une couche... Bref, le problème est complexe.
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E
Cette instance d'expression est un bonne idée. Néanmoins, je partage l'analyse de Penhars Infos et de Robert.Je propose que dans 2 ans quand les bureaux seront renouvellés que des critères restrictifs soient mis en place lors de la sélection des postulants:1- Mis en place d'un quota démocraphique par âge et par quartier (Pourcentage de jeunes de - de 15 ans; - moins de 23 ans; - de 30 ans; - de 40 ans;...)2- Aucun postulant ne doit être adhérent d'un parti politique; d'un syndicat; d'une association.3- Concernant les associations, on devrait exclure les 50 premières associations les plus subventionnées par la ville de Quimper et le Conseil Général du Finistère.Pêut-être qu'à partir de ce moment, on pourra voir des postulants qui apportent des idées nouvelles, pragmatiques et non partisanes à leur quartier. ?
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R
Je partage avec toi à 100 % cette analyse. Cette initiative de conseil de quartier part d'un nôble sentiment.Ce qui m'a également interpellé en consultant la liste des membres des conseils de quartier, c'est:0- Pas beaucoup de monde.1- Pas de jeunes.2- Pas de personnes issues d'un autre pays ou culture.3- Beaucoup trop de personnes encartées ou partisans politiquement.4- Beaucoup trop de militants divers et variés.5- Beaucoup trop d'associations de professionnels.6- Beaucoup trop de vieux.En fait, derrière toutes ces personnes on retrouve les mêmes structures et organisations.Le seul élément qui tienne la route, c'est la parité hommes/ femmes.Au final les conseils de quartier représenteront une instance de lobbying supplémentaire à toutes ces structures institutionnalisées pour gratter un peu plus de subventions et de pouvoir d'influence.Vive la démocratie participative !
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R
D'accord avec Penhars-Infos, les athéniens ne faisaient pas participer les esclaves à leur démocratie et ici nous ne faisons pas participer les sans-papiers ni les chinois des usines de Shanghai mais il reste néanmoins que si ici nous ne pouvons faire vivre la démocratie, cette idée aura du mal à essaimerD'accord avec Penhars-infos, un peu intello la présentation ça change des discours de nos politiques mais il ne faudrait pas en abuser car je crains qu'il ne décourage les citoyens comme moi qui ont un mauvais souvenir de l'écoleD'accord avec Penhars-infos, je me suis porté volontaire et je risque de rencontrer dans ces conseils d'autres militants comme moi qui croient dans ce projet et veulent montrer qu'il peut être utile pour donner envie aux futurs tirés au sort de prendre nos places
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