Antigone : émouvante et révoltée
Les acteurs du Corniguel et Louise-Marie Ludovsky.
Pour son spectacle de fin d’année, l’atelier théâtre de l’association des quartiers du Corniguel a présenté deux pièces, hier après-midi, à la MPT de Penhars.
Les plus jeunes, de sept à 13 ans, ont interprété « La princesse et le cactus fugueurs », une pièce écrite par Louise-Marie Ludovsky, metteur en scène et animatrice de l’atelier. Un texte drôle, rafraîchissant, parfaitement adapté à l’imagination de jeunes acteurs. Eux et elles ont été à la hauteur de la situation. De l’assurance, du culot et une belle occupation de la scène.
Non aux compromis
Les ados, toujours dirigés par Louise-Marie Ludovsky, ont monté « Antigone » de Jean Anouilh. Un sacré pari qu’ils ont gagné, au-delà même de leurs espérances. Car le texte d’Anouilh n’est pas facile pour des jeunes de 13 à 20 ans. Antigone qui brave l’interdiction de son oncle Créon, le roi de Thèbes, en allant jeter de la terre sur le cadavre de son frère Polynice que le roi avait ordonné de laisser sans sépulture. Tragique. La pure Antigone ne croît pas au bonheur fait de compromis. Créon dit « oui » à la vie et à la « cuisine » qu’exige son métier de roi, pour rendre le monde un peu moins absurde.
Un jeu juste
Les acteurs du Corniguel n’ont pas trahi le texte. Bien au contraire. Pas leur jeu de scène, par leurs intonations, par l’expression des visages, ils ont été remarquables, émouvants. Tous étaient bons mais on doit souligner la performance exceptionnelle de Chloé (Antigone), de Melen (Créon), et de Pauline (la messagère). Une pièce qui mériterait d’être vue et revue avec, pourquoi pas, une aide financière pour du matériel et des décors.