La mixité sociale : rêve ou argument (2)
La place d'Ecosse et les Oiseaux (au fond, à droite) feront-ils partie, un jour, d'un nouveau projet de rénovation urbaine?
Avec ces 1523 logements sociaux dans la zone d’urbanisation sensible à la fin de la rénovation du quartier, la concentration est encore forte et les immeubles à l’architecture « standardisée » ou « désuète » sont toujours nombreux.
Le projet de rénovation urbaine va-t-il favoriser la mixité sociale et l’intégration à Kermoysan ? Non. Les habitants des tours et des immeubles rêvent-ils de mixité sociale ? Non. Pas plus que les habitants des quartiers résidentiels. Faut-il alors accepter les « ghettos » ? Non plus.
On peut regretter que les urbanistes et les politiques des années 60 aient fait de grosses erreurs, pas seulement à Quimper. Qu’on essaie maintenant, à la suite de « divers » événements, de corriger ces erreurs est une excellente chose. Et le plan Borloo a lancé une réflexion profonde sur l’urbanisation. Des réalisations concrètes sont en route, sur la base de bonnes intentions.
La vie en pavillon
« Rassurez-vous, habitants des quartiers sensibles, on s’occupe de vous ». « Votre quartier sera plus agréable, mais il faut qu’un certain nombre d’entre vous s’en aille ». La dispersion des logements sociaux sur toute la ville est bien commencée et à Quimper, ça marche assez bien. Certaines familles ont découvert la vie en pavillon.
D’autres ont préféré rester sur le secteur de Kermoysan. Ils y ont leurs amis, les services, leurs habitudes. Les loyers y sont les plus bas. Un argument qui pèse lourd dans la décision des familles. Si la situation économique, si la lutte contre le chômage ne s’améliorent pas rapidement, Kermoysan deviendra de plus en plus la concentration des personnes les plus en difficultés. Un risque de ghetto.
A moins que, après cette première tranche de rénovation urbaine qui doit se terminer en 2012, on en lance une autre ou davantage, programmant la démolition de tours et d’immeubles, aux Oiseaux, à Pennanguer, place d’Ecosse et tout le long du Bd de Provence. Et que l’on reconstruise des pavillons, de petits immeubles, modernes, mais trop chers encore pour les personnes en difficultés.
S'imaginer un avenir
On peut toujours détruire, reconstruire et déplacer des gens sous l’argument de mixité sociale. Mais tant que ces familles seront en grosses difficultés, tant que leurs enfants ne pourront pas s’imaginer un avenir, on ne résoudra rien. On ne peut régler les problèmes d’un quartier qu’après avoir trouvé une solution aux problèmes nombreux et divers que connaissent ses habitants. En partenariat avec eux.