Club de quartier : la dissolution du COK
Ce jour-là, les minimes du COK (en rouge) ont gagné contre l'équipe de Carhaix. (Archives)
Nous aurions pu titrer : « Le COK est mort », mais l’affaire est désolante et il n'est pas question de plaisanter. Le Comité Organisateur de Kermoysan, club de basket, est dissous. La seule association du quartier qui se revendiquait haut et fort de Kermoysan n’existe plus.
La décision a été prise en assemblée générale le 1er juin, le jour même de la Fête des Voisins.
Nous n’accablerons certainement pas les jeunes bénévoles, qui, en mars dernier, ont accepté de prendre des responsabilités autour du nouveau président, Frank Mével. Ils ont essayé de sauver le club. Mais, « depuis deux ou trois ans, regrette David Niéman, l’entraîneur, c’était un vrai chantier ».
De bons joueurs
Il était de plus en plus difficile de recruter et de garder les jeunes joueurs, garçons et filles, attirés par le club plus prestigieux du centre ville. Il était difficile de trouver des parents disponibles dans un quartier où, pour trop de gens, les fins de mois sont difficiles, où tous n’ont pas nécessairement de véhicule. Malgré tout, le club a terminé sa saison. Avec une équipe phare, ses cadets. Qui n’ont jamais perdu un match, mais qui ont parfois dû déclarer forfait parce qu’un des joueurs était absent. Il suivait un stage de formation d’arbitre… de basket. Au tournoi de basket, le 26 mai dernier, à Pluguffan, ces cadets n’ont été battus en finale que de deux points par l’UJAP.
Un « faire-valoir »
Devant ce gâchis, nous nous tournerons vers les politiques, de toutes tendances. Les bleus, les roses, les verts, les rouges et maintenant, les orangés. Eux, ils savaient. Ils connaissaient les difficultés de ce club d’un quartier dit « sensible » pour lequel ils ont voté, à l’unanimité, la mise en route de la rénovation urbaine. Chic et très cher. Et les habitants, sans le savoir, sont devenus des « faire-valoir » des différents élus. « Regardez, à Penhars on a fait ceci, à Kermoysan, on a fait cela ». Le dernier exemple fort en est la pose de la première pierre de la halle des sports de Penhars où un jeune joueur du COK, « le club du quartier », a lu une charte devant le ministre. Et cette halle, une fois construite, a très vite échappé à ce club symbolique du quartier.
L’historique
Le COK a été créé en 1987 par Christian Cordier et Alain Coré. Il s’agissait alors du club organisateur de Kergestin, présidé par Alain Rouilllé. Son objectif était de proposer des animations à la flopée de jeunes des rues de Kergestin, du Limousin et de la Cascade. La section basket n’est arrivée que quelques années plus tard quand le stade quimpérois a connu des problèmes. Le K de Kergestin est devenu K comme Kermoysan. Du basket pour tous les âges, des « baby » aux seniors. Des animations, des fêtes, des sorties à la plage, des séjours au ski. Et tout ça a fondu, comme neige au soleil. Pourquoi ?