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La minute poétique de Penhars Infos
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Ce n'est pas un poème que Penhars Infos vous présente aujourd'hui mais le célèbre monologue de Don Diègue dans " Le Cid " de Corneille (Acte 1 scène 4). Tout le monde (presque) cite régulièrement le premier alexandrin, peu se souviennent de la suite de cette tirade qu'apprenaient autrefois les collégiens de France.
Le vieux Don Diègue, le père du Cid, amoureux de Chimène, vient d'être nommé gouverneur du Prince par le roi d'Espagne. Cela rend fou de rage Le Comte, père de Chimène, amoureuse du Cid. Il vient de donner un soufflet (comme une petite gifle) à Don Diègue qui n'a pas pu riposter. Trop vieux ! Il n'arrive plus à manier son épée ! (les six derniers vers).
DON DIÈGUE
Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras, qu’avec respect toute l’Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d’où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur :
Ce haut rang n’admet point un homme sans honneur ;
Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne,
Malgré le choix du roi, m’en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d’un corps tout de glace inutile ornement,
Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M’as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le dernier des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleures mains.