On a boudé les " Chibanis d'ici "
Au premier rang, Abdeslam et sa famille
On attendait sûrement plus de monde à la projection des " Chibanis d'ici ", vendredi soir, au Terrain Blanc à Penhars, en présence du réalisateur Pierrick Guinard.
Une déception pour les organisateurs. Le film documentaire d'une heure est pourtant très intéressant. Il nous raconte le vécu de quatre jeunes Marocains qui, à l'âge de 16 à 24 ans, ont quitté leur pays, leur famille, pour venir travailler en France. Seuls mais avec l'espoir de réussir et de retourner au pays pour leur retraite ou dès qu'ils se seront fait un bon pécule. Pierrick Guinard les a suivis en France et au Maroc.
C'était dans les années 70. Ils disent qu'ils ont été bien accueillis. Ils ont travaillé dans le bâtiment ou dans l'industrie dans plusieurs villes de France. Un boulot pas facile. Il y en a un qui avoue avoir pensé rentrer au Maroc après seulement trois mois, à cause du froid. Mais il est resté car au pays on se serait moqué de lui.
Partagés entre deux pays
Ils se sont mariés. Trois d'entre eux avec une femme choisie par leur famille. Le quatrième a choisi une Bretonne. Une seule épouse n'a pas suivi son mari en France. Lui habite toujours en foyer au Mans, elle et les enfants au Maroc. Ils se voient deux mois par an.
Aujourd'hui, ils sont en retraite, ont les cheveux blancs des " chibanis "... et passent plus de temps en France qu' au Maroc. Pourquoi ? Parce que leurs enfants et petits sont installés en France. Parce que leurs amis sont en France. Parce qu'avec l'âge, ils commencent a avoir besoin de soins et de médicaments remboursés par la sécurité sociale. Parce que eux, pour toucher la retraite complémenaire, sont obligés de résider plus de six mois par an en France. Mais ils souhaitent être enterrés au pays.