Mairie de Quimper : ses projets pour l'école publique
L'école maternelle du bourg de Penhars ( archives février 2009).
Le 26 mars dernier, la municipalité quimpéroise sortait un dossier de presse intitulé " Renforcer l'école publique et laïque à Quimper ". Une ferme reprise en main après les gros cafouillages de la fin 2009. Non mais !
Rappelez-vous. A la fin de l'année dernière, la Ville avait annoncé qu'elle allait fermer trois écoles publiques, sur les 22 ou 23 de la commune. Deux au centre ville et une dans le quartier d'Ergué-Armel. Sans une demande particulière de l'Inspection académique, sans discussion au conseil municipal. Un charivari pas possible même parmi les élus, des manifestations de parents d'élèves. Bref, la municipalité a dû faire marche arrière et, à la rentrée prochaine, rien ne sera changé pour les écoles Jules-Ferry, les Pommiers, le Petit-Parc.
C'est écrit dans le dossier de presse : " L'équipe municipale était partie du principe de mettre en place un réseau de groupes plus forts sur Quimper et de réaffecter les locaux à la petite enfance. Ce dossier avait une formidable cohérence. Cela n'a pas été compris ".
Ce projet partait d'un constat exposé au début du dossier :
1) les effectifs continuent de baisser sur la ville ( - 11% en maternelle depuis 2004, prévision de 33 élèves en moins en primaire pour la rentrée prochaine, décision de l'Inspection académique de fermer une classe à Émile-Zola et une Classe d'Intégration Scolaire à Kergestin).
2) Les fermetures de classes et de postes continuent à tomber (élèves en moins, choix budgétaires du gouvernement, politique de non-accueil des 2-3 ans en maternelle).
3) Toute école à deux classes est fragile et contribue à fragiliser les écoles voisines.
4) Cette situation aiguise la concurrence [entre les écoles], au sein même de l'enseignement public.
A partir de ces constats qu'on ne peut nier, la Ville s'était fixé des objectifs et les maintient : 1) consolider l'enseignement public à Quimper, 2) assurer l'égal accès des enfants à l'école publique, 3) offrir un accueil de qualité, 4) fortifier les groupes scolaires qui réunissent les trois niveaux de l'école maternelle et les cinq niveaux de l'école élémentaire, 5) continuer à accueillir partout dans la ville les enfants de 2 à 3 ans.
Le 8 janvier 2010, à la suite de la tempête " scolaire ", Denise Cariou, adjointe aux affaires scolaires et à la petite enfance a lancé une concertation et demandé des propositions " aux uns et aux autres et notamment aux conseils de quartier ".
Le résultat de l'examen des propositions des partenaires (sic) est donné dans le dossier de presse.
" Elles ont été étudiées techniquement, calculées financièrement, évaluées pédagogiquement. Ces propositions mobilisent des coûts importants pour un résultat incertain; elle rencontrent des impossibilités physiques et matérielles compte tenu des sites actuels et des exigences de construction, de sécurité et d'accessibilité d'aujourd'hui...En outre, la ville peut avoir d'autres priorités dans ses investissements scolaires...".
Si Penhars Infos et les lecteurs comprennent bien, cela signifie que les propositions des " partenaires " n'ont pas été retenues. Néanmoins, la ville veut absolument appliquer son projet formidablement cohérent. Mais en adoptant une nouvelle méthode. A l'origine, il devait s'appliquer sur deux quartiers, il va maintenant " prendre en compte la globalité de la situation de la ville ".
A toute la ville
C'est à ce moment que se dresse l'oreille de Penhars Infos. Qui se rappelle quelques phrases qu'il vient de lire sur les écoles à deux classes qui sont fragiles, sur le désir de la mairie de fortifier les groupes scolaires qui réunissent les 3 niveaux de la maternelle et les 5 niveaux de l'école élémentaire, sur les effectifs en baisse. Je ne connais pas exactement les effectifs de toutes les écoles primaires publiques de Quimper, mais des écoles à deux classes, des groupes scolaires où certains niveaux sont regroupés... ça doit exister dans notre ville.
Et sur la ZEP de Kermoysan, le quartier où on a démoli 362 logements, quel avenir pour l'école maternelle du bourg, pour les groupes scolaires Langevin, de Pennanguer et de Kergestin ? On peut s'inquiéter.
L'application du projet
1) " Les inscriptions des élèves se feront en mairie, dès la rentrée 2010 ". Ça va, c'est légal. La mairie va pouvoir " prendre un premier contact ", comme elle dit, avec les familles. Leur donner des conseils...
2) " Une étude sur les périmètres scolaires sera faite pour la rentrée 2011 ". ... " en lien avec le nombre d'établissements à ajuster aux vues de la nouvelle population scolaire ".
Il faut faire le lien avec la proposition précédente. " Ces deux mesures, explique le dossier municipal, sont des outils au service d'une politique républicaine, de gauche ".
Autres actions
3) " La revitalisation du centre ville par l'habitat "...
4) " Les incidences scolaires des projets urbains de la ville seront étudiées ". ... " Cette étude pourrait prendre en compte l'attractivité des écoles et envisager des actions pluriannuelles pour les favoriser. ( exemple écoles ZEP/école thématique) ".
Revoilà Kermoysan et ce n'est pas très clair. Puisque le périmètre scolaire sera un casse-tête dans le quartier, on avance l'idée d'école à thème, sur plusieurs années, pour plus d'attractivité. En fait, il faut voir. Est-il farfelu d'imaginer un groupe scolaire qui proposerait une option les arts du cirque ou de la musique ou de la danse, du théâtre ? Un autre qui proposerait une initiation à l'allemand, ou au portugais, ou à l'arabe, au turc ? En respectant, bien sûr le programme scolaire officiel. Ou une école bilingue (français/breton) dans chacun des grands quartiers de la ville ? La liste des thèmes peut être très longue.
5) " Un observatoire de la population sera mis en place "..." Ce travail peut nous aider à anticiper les situations difficiles, à réagir à temps avec les nouveaux outils qui seront à la disposition de la collectivité (inscriptions, périmètres) ".
6) " Le dispositif passerelles se fera en lien avec les écoles maternelles et non les crèches ".
7) " Le projet éducatif local continue à être travaillé. Il a vocation à donner une impulsion nouvelle à la politique éducative autour de l'enfant et de sa famille sur les temps scolaire, périscolaire et extrascolaire...".
8) " Un rapport annuel sur la carte scolaire au conseil municipal...".