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Publié par Penhars infos

11-05 878

Le quartier de la gare Santa-Apollonia à Lisbonne

 

Quand je suis arrivé au Portugal, le 22 avril, tout m'a semblé " comme d'habitude ", à quelques jours de la fête nationale. Le pays pourtant est en pleine récession, au bord de la faillite, et a dû se résigner à demander de l'aide à l'Union européenne.

 

Le premier ministre, José Sócrates, a démissionné, le parlement ne siège plus. Le pays est en pleine campagne électorale pour les élections législatives qui auront lieu le 5 juin prochain. Une campagne plutôt dure. Loin des déclarations d'union que l'on a entendu dans les discours officiels pour la fête nationale, l'anniversaire de la " Révolte des œillets ". " Cette crise est une aubaine " pour relever le pays, a déclaré le Président de la République, Ánibal Cavaco Silva. "

 

Mesures draconniennes

Ce sera difficile et plus dur que ne le pensent les habitants. Pour sortir de la crise, le Portugal a obtenu 78 MM€ (à un taux de 5,7% sur 3 ans) et devra appliquer des mesures draconniennes imposées par " la Troïka " (le FMI, Banque Centrale, Commission Européenne). Augmentation des impôts et de la TVA, réduction des emplois dans la fonction publique, augmentation des prix des carburants, de l'électricité, des transports, des privatisations, regroupement d'écoles, gel du projet de TGV ... des mesures que le peuple ne connaît pas vraiment bien. Elles seront appliquées après les élections législatives. Et là, ça pourrait bouger dans le pays, à partir de cet été.

 

La récession

Le Portugal : un peu plus de 10M d'habitants, un PIB de 67,5 par habitant (111 en Irlande, 97,2 en France), une dette nationale qui a doublé en 6 ans, un salaire minimum de 485 € ! , ce qui ne donne pas une grosse retraite, des familles endettées, un chômage galopant avec des conséquences déjà sensibles dont on parle dans la presse : divorces, suicides, nouvelle vague d'émigration vers l'Angola, le Brésil..., de grandes inégalités sociales qui s'accroissent. Tout cela, avant l'application des mesures. Le coût de la vie ? Le prix des appartements et maisons dans les agences immobiliaires de Fuzeta était sensiblement le même que chez nous, en Cornouaille.

 

Qui va gouverner le pays ?

" Le climat politique est propice au dialogue et à la concertation ..." disait Sócrates le 16 mai ! Ce n'est pas si sûr ! Les deux grands partis politiques du Portugal sont le PSD (droite), le parti du Président de la République, et le PS (socialiste), le parti du Premier ministre. Au coude à coude, à 36-35% des voix chacun. Ensuite, le CDS (centre droit), 13%, puis le CDU, alliance du PC et des Verts, 7,5%, le BE (bloc de gauche) 6,2%. Aucun n'a la majorité absolue. Le socialiste Sócrates voudrait que le parti vainqueur des élections forme le gouvernement. Ce que ne souhaite pas l'homme qui monte, Pedro Passos Coelho le secrétaire général du PSD qui veut un gouvernement de coalition mais ne veut pas gouverner avec Sócrates. Dans un sondage paru le 17 mai, 31,1% des Portugais sont de l'avis de Sócrates. Mais 55,4%  souhaitent une coalition des partis pour former le gouvernement. Des alliances entre qui et qui ? Le parti vainqueur des élections pourrait être absent du gouvernement ! Ce qui ne faciliterait pas la sortie de crise.

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K
<br /> <br /> Excellente article sur la situation au Portugal.<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> bonsoir Penhars Infos et merci pour cette analyse fort pertinente de la situation économique au Portugal, telle que tu l'as ressentie durant ton séjour. Tu as parfaitement<br /> raison de dire que les choses pourraient bouger d'içi à la fin de l'été, l'Espagne nous en donne un avant goût. Bravo pour n'avoir pas fait que du banal tourisme, les différentes photos<br /> et les commentaires nous ont permis une petite sortie enrichissante.  <br /> <br /> <br /> <br />
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