Le geste citoyen d’un « sans-papiers »
Il y a quelques jours, la police quimpéroise a félicité Tata Doucouré, un « sans-papiers », pour un geste qui a peut-être sauvé la vie de plusieurs personnes.
Ce soir-là, Tata Doucouré était attablé avec un ami dans un bar du quartier de la gare. Soudain, il voit un client sortir un pistolet et viser trois hommes, dans le dos. « Voilà ce que je fais des blacks ». L’homme ne tire pas. Mais Tata appelle immédiatement la police. Sur son portable. « C’était un risque pour moi », dit-il, « mais je ne pouvais pas laisser faire ça ».
Les policiers arrivent rapidement sur les lieux et maîtrisent l’homme dangereux. Un ancien militaire. L’arme était chargée. Témoin des faits, Tata Doucouré est convoqué le lendemain au commissariat pour sa déposition. « Tu n’as pas de papiers ? Même pas un droit de séjour ?... Mais je te félicite pour ce que tu as fait ». Et on le laisse partir. « Maintenant, ils connaissent mon adresse et mon numéro de portable ! »,
Expulsable
Né à Dakar, Tata Doucouré est arrivé en France à l’âge de 14 ans et demi. Avec le rêve d’une carrière de footballeur. Aujourd’hui, à 33 ans, il est peintre en bâtiment. Des « talents et compétences » que, malgré un contrat de travail en cours, il ne peut plus exploiter. « Sans-papiers », il s’est retrouvé, le 6 août dernier, au centre de rétention administratif de Rennes d’où il a été libéré « in extremis », avant une expulsion, grâce à un tapage médiatique.
Pas de papiers, pas de droit au travail…malgré 15 ans de boulot en France.