Cyberbase : communiqué de la Gauche Bretonne
Cyberbase Kermoysan, Fermeture d’un service public de proximité
Après 11 ans de bons et précieux services, la Cyberbase haut-débit de Kermoysan, baisse le rideau ce mercredi 31 juillet, dans l'indifférence générale. Cette fermeture laisse ainsi désemparés acteurs du quartier et usagers que nous avons rencontrés.
Près de 180 abonnés s’y informent régulièrement, font des démarches actives de recherche d’emploi, ou y développent leur sens de la création par la production vidéo.
Le prix modique (1€/ heure de connexion) d’accès à ce service public de proximité permet aux citoyens, notamment les plus exposés socialement, de bénéficier de formations aux diverses technologies et d'un accompagnement, assurés par des animateurs aussi sensibles que compétents.
Pourtant ce « Pôle économique de quartier » (l’enseigne), présente un nombre stable d’abonnés depuis plusieurs années, certes en dessous du pic de fréquentation de 2006.
Prendre le tournant de la révolution digitale aurait permis de redynamiser le lieu : investir dans de nouveaux terminaux type tablette numérique, proposer de nouveaux logiciels 3.0, mettre à disposition les données des services de la ville et l’agglomération pour imaginer des applications en open source.
Le collectif gauche Bretagne/ A-gleiz Bro Kemper déplore cette fermeture arbitraire, qui intervient paradoxalement au moment où se déploie, de manière positive, la restructuration du quartier de Penhars.
Comme si, une fois avoir investi dans le «dur» (MPT, Maison des services publics, déconstruction d’immeubles et nouveaux logements, travaux de voirie et bientôt nouveau centre commercial), le «soft» était délaissé, autrement dit l'humain et les outils visant à renforcer le tissu social, comme lutter contre les fractures numérique et intergénérationnelle.
Des postes informatiques seront déployés dans d'autres structures (Maison des services publics avec 2 bornes en accès libre, Médiathèques de Penhars et des Ursulines, mais réduits à des services limités : 1heure en simple consultation, sans imprimante ni scanner), et en l'absence d'encadrement, même s'il sera assuré partiellement en médiathèque, mais à des fins surtout culturels et de loisirs.
Quid alors de l'usage pour les demandeurs d'emploi, les déficients visuels, et des habitants dépourvus de matériel ou de savoir-faire?
Nous demandons aux personnes en responsabilité directe sur ce dossier, de réfléchir à l’assouplissement des règles en matière d'utilisation des outils informatiques, et de garantir l'accès et l'accompagnement pour tous.
Naig Le Gars , Jérôme Abbassene.