Décryptage d’une langue de bois cirée, indigeste
Bernard Poignant et Marcelle Ramonet recevant des ministres turcs à Penhars, en juillet 2006.(Archives ARC)
Electeurs, électrices. Ce n’est pas « Le bilan des 100 jours ». Penhars infos vous propose, aujourd’hui, de peaufiner vos analyses politiques sur les prochaines élections municipales.
Vous avez tous été intrigués de trouver cette semaine, dans la presse papier, le même thème développé, le même jour et quasiment les mêmes photos. « Ipsos » facto, vous vous êtes rués sur Penhars infos pour consulter un vrai son d’ARC. Résultat, 100% des visiteurs n’ont pas trouvé ce qu’ils attendaient. Et pour cause ! Il n’y avait rien. Mais quelle ébullition chez vous, chers lecteurs et dans les chaudrons politiques.
Avant de commencer l’analyse, il faut se rappeler qu’en 2008 nous aurons à voter pour les municipales et pour les cantonales. Que pour 2009, Bernard Poignant, ancien maire et maintenant député au parlement européen, espère bien se trouver en position de rééligible sur les listes PS aux élections européennes. Tous les mandats, tous les postes importants vont être objets de tractations, dans tous les partis et dans les alliances. « Donnant, donnant ».
Europinion.org
C’est le site Internet de Bernard Poignant. Austère. Des photos riquiqui. Il faut cliquer sur articles, conférences, lettres. Il écrit beaucoup. Aux Verts, par exemple, à l’ouverture de leurs journées d’été, le 22 août. Le nouveau député, J-J Urvoas en sera le cosignataire. « Il nous a semblé utile de vous apporter notre réflexion », disent-ils aux Verts, après « avoir constaté qu’une grande partie de vos préoccupations…tournait autour de votre avenir ». Un ton paternaliste que n’ont pas dû apprécier les ténors des écologistes. Suivi d’un appel du pied. « Nous ne pouvons pas rester immobiles devant l’avance stratégique que le droite a prise avec la création de l’UMP ».
Culpabilisé et complexé
Le quotidien « Le Monde » publie, le 30 août, une longue lettre de Bernard Poignant. En résumé, après avoir constaté qu’après chaque défaite électorale, le PS envisage « rénovation, refondation, reconstruction, régénération… ». Ce qui n’a pas été très efficace. Néanmoins, il propose quelques pistes pour la rénovation dont le maire de Nantes en fera écho au cours de l’université d’été du PS. « La mondialisation est certes un défi, mais c’est aussi une nouvelle chance pour la France et pou l’Europe ». « Trop longtemps, les socialistes ont été culpabilisés par leurs voisins de gauche, communistes léninistes d’abord, trotskistes aujourd’hui…Ils sont le passé. Soyons l’avenir ». Puis un appel au Mouvement Démocrate de Bayrou.
Le programme pour Quimper
On est loin des municipales mais ce sont peut-être quelques places gagnées sur la liste européenne. Bernard Poignant s’ennuierait comme maire de Quimper-Corentin. Comme le député J-J Urvoas. Nouveau législateur, homme du sérail, il adore les stratégies. Jusqu’à déclarer, dans Ouest-France du mercredi 5 septembre, « Le choix de la tête de liste (PS) dépendra en partie du choix de la droite ». Un sacré contrat d’avenir avec les Quimpérois ! Armelle Huruguen n’a pas dû apprécier, elle qui, vice-présidente du conseil général, se verrait bien tête de la liste PS aux municipales et sera candidate aux cantonales. Mais Bernard Poignant, dans le Télégramme du 5 septembre pense qu’ « il est dangereux de briguer plusieurs mandats ». Lui, et donc J-J Urvoas, ne la voient pas trop maire de Quimper. Pour le moment. Qui alors ? Le Vert Daniel Le Bigot, le PS Marc Andro ou l’industriel Jean-Guy Le Floc’h (Armor Lux) ?
La pagaille à droite
Une chose est sûre, Alain Gérard ne se représentera pas. Peut-il vraiment désigner son successeur ? Il essaye de calmer certaines ardeurs. On parle même de règlements de comptes entre UMP, RPR, MoDem et nouveau Centre. On évoque cette lutte fratricide en termes guerriers. Comme à gauche, on est officiellement pour l’union. Une litote. Les candidats à la succession d’Alain Gérard sont nombreux. Les couleuvres à avaler, aussi. Penhars infos vous a déjà informé du désir d’Allain Le Roux de prendre la tête de liste. Etonnant, un peu, mais il fédère un joli groupe d’inconditionnels. Que ne suivent pas de nombreux anciens du RPR. Ma Il y a péril en la demeure. La droite pourrait perdre la mairie de Quimper. Qui pourrait fédérer les électeurs de droite ?
Les jeux sont ouverts
Allain Le Roux, les « vieux » n’y croient pas. Marcelle Ramonet, UMP, première adjointe, beaucoup lui reprochent d’avoir perdu son siège de députée, en oubliant qu’ils ne l’ont pas toujours sincèrement défendue. André Guénégan, 2e adjoint, nouveau Centre, et sans doute appuyé par Alain Gérard. Trop de RPR seront réticents et il porte sur ses épaules une partie du bilan de cette municipalité. Ceux qui ont de l’appétit ? Il y en a. Pierre Donnars, 9e adjoint, chargé de l’enseignement et de l’enfance. Mais il avait choisi Bayrou, contre Sarkozy. Ludovic Jolivet, 8e adjoint, chargé des sports. Il bénéficie d’une notoriété dans le milieu associatif. Isabelle Le Bal, MoDem, chargée de la culture. Une grosse déception aux législatives.
Quelques outsiders. Georges Schmeltz, conseiller, chargé des associations et de la démocratie locale. Albert Tessier, conseiller de la circulation et du stationnement. Christian Le Bihan, président de l’OPAC Quimper-Cornouaille. A moins qu’avec le soutien des élus des communes environnantes, il ait des ambitions pour les cantonales.