YPREMA : les déchets BTP deviennent matériaux
Le site d'YPREMA à Pluguffan (Bel Air)
Depuis 20 ans, la société YPREMA qui posséde dix implantations sur trois régions en France, traite les déchets de la déconstruction de bâtiments, d'immeubles et de routes pour les valoriser et les transformer en matériaux commercialisés auprès d' entreprises de travaux publics. De l'écologie industrielle.
Le site de Pluguffan a été ouvert il y a dix ans dans l'ancienne carrière de Bel Air, à la sortie de Quimper et près de la quatre-voies " Transbigoudène ". " En nous installant ici, dans une région où les carrières sont nombreuses et de qualité, nous avons fait un pari " a déclaré Claude Prigent, le président, au cours de la journée de communication organisée sur le site jeudi dernier.
Un pari pour plusieurs raisons. D'abord, il a fallu convaincre les élus locaux et les riverains. Car l'implantation, avec ses deux concasseurs, est à quelques minutes du centre ville de Quimper. Des problèmes résolus par les réunions régulières de la commission locale d'études et de concertation (CLEC) qui fait le point sur le bruit, la poussière, le trafic des camions...
Ce n'est pas une déchèterie
Pari encore pour faire comprendre aux entreprises de démolition qu'il fallait payer pour déposer leurs déchets, que le site de Bel Air n'était pas une déchèterie. Tout ce qui y est apporté est transformé en matériau réutilisable. Et on ne peut pas déposer n'importe quoi. D'où l'importance du tri des déchets sur les chantiers. On a vu ce travail minutieux de déconstruction à Kermoysan avant la démolition de la tour L3, des tours d'Anjou et de Picardie, des immeubles de Vendée et de Picardie (cliquez ici).
La première loi sur les déchets et la responsabilité de ses producteurs est parue en 1975. Celle de 1992 a fait la distinction entre les déchets souillés (amiante, hydrocarbures, matières sensibles...) à traiter dans des sites spécialisés et les déchets inertes (béton, gravats de routes ..) qui sont retraités et valorisés comme à YPREMA. En fin de chaîne restent les déchets ultimes qui finissent dans des centres de stockage.
L'ordonnance de 2010
Une ordonnance (qui a valeur de loi) est parue le 17 décembre 2010. " C'est une reconnaissance en droit européen et français des activités de recyclage " explique Johanna Dubois, ingénieure développement durable chez YPREMA. Le déchet traité devient un produit et YPREMA est reconnu comme fournisseur professionnel de matériaux. " Un produit né du recyclage peut désormais prétendre au même statut qu'un autre produit, dès lors qu'il a la même qualité ".
Il y a trois ruches sur le site d'YPREMA à Pluguffan !